Le Martyre de Mār Yazd-panāh, juge et gouverneur de l’empire sassanide, et de ‘Awira, notable perse un an plus tard, font partie d’un même cycle (BHO 431). D’un point de vue narratif, ils sont directement liés à celui de Mār Grigor; aussi ces deux textes se suivent-ils logiquement dans les manuscrits contenant la passion du général en chef Grigor Pīr-Gušnasp.
Le premier était un noble de la région de Suse dans le Hūzestān, qui se convertit au christianisme après avoir rencontré des benay qeyama, chrétiens consacrés par des vœux, avec lesquels il entretient des disputationes qui aboutissent finalement à son baptême. L’apprenant, et compte-tenu de sa position sociale dans la magistrature, les mages tentent de le faire revenir en lui offrant une charge honorifique. Emprisonné plusieurs années durant, et après de multiples controverses et un long procès, il est finalement décapité entre Séleucie et Pērōz-Šābuhr en 544.
Le témoignage de ‘Awira est inséré au cœur même du récit du martyre de Mār Yazd-panāh, comme un excursus. Lui aussi converti au christianisme, et originaire du Bēth-Kusāyē, une région à l’Est de Ctésiphon, il fut condamné à subir le supplice des 9 morts. Devant sa constance et son courage cette peine fut allégée et on ne lui coupa que les extrémités des oreilles et du nez.
Les manuscrits sont identiques à ceux du Martyre de Grigor: le manuscrit de la British Library à Londres (ms. Add. 7200) et celui de Berlin (ms. or. Oct. 1257).