Martyre de Grigor Pīr-Gušnasp

Le Martyre de Grigor Pīr-Gušnasp a été rédigé en syriaque peu de temps après la mort du protagoniste. Pīr (ou Pīrān)-Gušnasp, était général en chef des armées du roi Husraw et l’un des Grands du Royaume, originaire de la région du Bēth-Raziqāyē (Ray). Il appartenait à la puissante famille des Mihrān. Zoroastrien converti au christianisme, il prit le nom de Grigor au moment de son baptême. Il s’illustre dans des faits de guerre, est fait prisonnier par l’empereur byzantin qui, apprenant qu’il est chrétien, lui confie un commandement militaire. Un médiateur envoyé par la Perse pour conclure une trève le ramène dans l’empire iranien dans les années 530/533 et Grigor est réintégré dans sa haute fonction. La trahison d’un cousin et à l’instigation des mages zoroastriens, il est destitué et emprisonné de longs mois. Conduit à la suite des déplacements du roi et de ses armées, il subit plusieurs interrogatoires avant d’être mis à mort dans les environs de Pērōz-Šābuhr le vendredi saint 542. Son martyre eut un retentissement considérable non seulement en monde iranien mais aussi jusqu’en Arménie où son culte se répandit, sans doute à la faveur d’un transfert d’une partie de ses reliques. Le récit du martyre de Grigor fut à l’origine de plusieurs autres hagiographies qui en dépendent; le personnage fut un modèle pour les communautés chrétiennes de Perse alors inquiétées par une recrudescence des persécutions.

Il faut souligner l’intérêt de ce texte pour l’histoire socio-religieuse et politique de l’empire au VIe siècle, en particulier en ce qui concerne les relations romano-perses ou la vie carcérale.

Peu de manuscrits ont conservé le récit de son martyre. Le plus ancien, remontant aux XIIe-XIIIe siècle, se trouve à la British Library à Londres (ms. Add. 7200) ; le second est une copie réalisée au XIXe siècle à partir d’un original de Diyarbékir aujourd’hui perdu daté du VIe siècle. Cette copie est entré dans la collection de la Staatsbibliothek de Berlin en 1915 (ms. Berlin or. Oct. 1257).


Voir les manuscrits.