Le Ketāb-e tārikh-e Qom (Chronique de Qom)
La Chronique de Qom est un ouvrage de Hasan ibn Mohammad ibn Hasan Ash‛ar ī Qomī, écrit en 379 de l’Hégire/989, en arabe, à l’instigation de Sāhib ibn ‘Abbād, vizir du bouyide Fakhr al-Dawla. À la demande de l’un des gouverneurs de Qom, Ebrāhim ibn Mahmud Saffī, elle fut traduite en persan en 805-806/1402-1403 par Tāj al-Din Hasan ibn Alī ibn Hasan ibn ‘Abd al-Malik Qomī. L’original arabe contenait vingt chapitres tandis que la traduction persane n’en possède que cinq.
Cet ouvrage se présente comme un catalogue des caractéristiques de la ville de Qom et de toutes ses dépendances sur le plan de la géographie, la topographie, l’urbanisme (liste des édifices et des routes), l’hydrographie (les rivières, les cours d’eau, les kāriz (= qanāt), les sources, les moulins). Il contient également la listes des villages, districts et autres circonscriptions (kurah, rustāq, ṭasuj, dīh…), les rapports de l’arpentage annuel des terrains et domaines et les impôts, la généalogie des personnalités musulmanes de Qom, et le récit de l’installation d’un groupe d’Arabes de Kufa, les Ash‛arī, en particulier deux frères, ‛Abdallāh et Aḥwaṣ, dans le village d’Abrashtajān au sud de Qom où le chef du village, Yazdānfādār les accueillit. Un traité de bonne entente fut signé entre les nouveaux arrivants et Yazdānfādār en 75-75 de l’Hégire mais fut rompu par leurs descendants en 115 de l’Hégire entrainant des conflits entre les zoroastriens et les musulmans.
Trois types de sources étaient à disposition de l’auteur :
- Des livres d’auteurs ou anonymes ainsi que des monographies sur des villes (dont le livre de Hamza sur Isfahan, et un livre consacré au coutumes des rois perses);
- des archives administratives, financières et judiciaires (diwān) (certains documents sont recopiés intégralement);
- des sources non écrites, telles que les témoignages et récits rapportés directement ou indirectement par des notables, des autorités religieuses ou des fonctionnaires.
L’intérêt de cet ouvrage pour la période sassanide est double : d’une part il mentionne un certain nombre de toponymes déjà connus par d’autres sources pour cette période, et d’autre part, l’auteur reproduit les légendes qui associent une ville à un roi sassanide.